Le meurtre d'Isidore Poirier à Saint-Canut (1897)

Le 10 mars 1899, à Sainte-Scholastique, Sam Parslow et Cordélia Viau sont pendus pour le meurtre d'Isidore Poirier.

La Presse, 23 novembre 1897
 

Le cadavre d'Isidore Poirier (44 ans) a été découvert le matin du 22 novembre 1897, chez lui à Saint-Canut. Poirier git en travers de son lit, la gorge tranchée au moyen d'un long couteau de boucherie qui a été laissé près de lui, sur l'oreiller. L'état de la pièce démontre qu'il a énergiquement résisté à son agresseur; des objets sont cassés, le sang a giclé un peu partout.

 

Cadavre d'Isidore Poirier
(La Presse, 23 novembre 1897)

 

Le cadavre a été découvert par Noé Bouvrette, un voisin, qui est entré par une fenêtre à la demande de Cordélia Viau, la femme de la victime. De retour à la maison après avoir passé la nuit chez son père à Saint-Jérôme, Cordélia Viau ne parvenait pas à entrer dans la maison car les portes étaient verrouillées.

 

Isidore Poirier, Cordélia Viau et Sam Parslow
(La Patrie 16 décembre 1898 et La Presse 24 septembre 1898)

 

Isidore Poirier et Cordélia Viau étaient mariés depuis 7 ans. Ils n'avaient pas eu d'enfants, mais avaient adopté un garçon. Isidore était un paisible ouvrier qui avait une bonne réputation parmi ses concitoyens. On reprochait toutefois à sa femme Cordélia un mode de vie trop différent de celui des autres femmes de sa classe sociale.  Organiste à l'église, adepte d'équitation, il lui arrivait de boire de l'alcool, semblait peu portée sur les tâches ménagères et, surtout, elle passait beaucoup de temps seule avec Sam Parslow un journalier de 34 ans qui effectuait parfois des travaux pour le couple Poirier. Les ragots concernant une hypothétique relation illicite entre Sam et Cordélia scandalisaient bien des villageois. Quelques années auparavant, la famille de Parslow avait même fait pression auprès du curé pour qu'il intervienne; ce dernier avait envoyé une lettre à Isidore Poirier, qui travaillait alors en Californie, pour lui conseiller de garder un oeil sur sa femme.

 

La Presse, 24 novembre 1897
 

On pense d'abord à un suicide, mais cette hypothèse est assez rapidement écartée, car Poirier n'aurait pas pu se scier lui-même la gorge de cette manière, en utilisant un couteau qui n'était pas très bien aiguisé.  Une profonde coupure à une main suggère plutôt qu'il a tenté de saisir le couteau par la lame dans une tentative de résister à son agresseur. Les soupçons se tournent naturellement vers Cordélia Viau et Sam Parslow, qui pourraient avoir voulu se débarrasser de Poirier dans l'espoir de vivre leur amour plus librement.

Cordélia Viau et Sam Parslow sont tous les deux mis en état d'arrestation avant même la conclusion de l'enquête du coroner. Grâce à un subterfuge, le détective K. P. McCaskill obtient les aveux de Cordélia Viau. Après avoir prétendu que les preuves contre elle sont solides et qu'elle n'a aucune chance de s'en sortir, il la fait parler dans une pièce où le coroner Pierre Migneault et le grand connétable Moïse Brazeau, dissimulés derrière un rideau, peuvent entendre tout ce qu'elle dit.

 

K.P. McCaskill, Moïse Brazeau et le Dr.  Pierre Migneault
(La Presse 26-11-1897, La Patrie 16-12-1898, La Presse 28-11-1897)

Cordélia Viau déclare alors que c'est Sam Parslow qui a tué Isidore Poirier, et qu'elle connaissait ses intentions depuis plusieurs mois. Dans les mois précédents, Parslow s'était même procuré un revolver dans le but d'assassiner Poirier, mais Cordélia l'avait dissuadé de procéder de cette façon car le bruit de la détonation aurait été entendu par les voisins. Parslow avait donc utilisé un couteau de boucherie pris dans la cuisine du couple Poirier. Cordélia insistait sur le fait qu'elle était absente au moment du crime, qui avait été commis pendant  qu'elle était en visite chez son père à Saint-Jérôme.

 

La Patrie 26 novembre 1897
 

Les aveux de Sam Parslow sont ensuite obtenus dans la même salle, après qu'on l'ait mis au courant des propos de Cordélia. Il confirme avoir tué Poirier parce que Cordélia n'était pas heureuse avec lui. Parslow déclare toutefois que Cordélia Viau était présente à ses côtés au moment du crime.

Meurtre de Poirier, tel que relaté par Parslow
("Histoire d'un crime horrible". par G. A. Benoît)


Une perquisition dans la famille de Parslow permet de récupérer le révolver ainsi que les vêtements qu'il portait au moment du crime avec, dans une poche, la clé de la maison Poirier. Contre toute attente, ces vêtements ne sont pas souillés de sang.

La couverture médiatique est considérable. La Presse et La Patrie rivalisent pour obtenir des entrevues exclusives avec les accusés et leur entourage. Le journaliste de La Presse accompagne même les détectives lorsqu'ils fouillent la maison Poirier en quête d'indices. Étonnamment, l'opinion générale semble relativement favorable à Parslow: on le considère comme une bonne personne qui a été manipulé­e, voire même hypnotisée par sa bien-aimée. De son côté, Cordélia Viau est dépeinte comme une froide manipulatrice dénuée de toute morale. 

Les deux accusés sont jugés séparément à Sainte-Scholastique; il aurait évidemment été plus équitable pour Cordélia Viau que le procès se tienne dans une région où les préjugés à son endroits sont moins fortement ancrés dans la population. Dans les deux cas, le procès est présidé par le juge Henri-Thomas Taschereau, futur juge en chef de la province de Québec. Cordélia Viau est défendue par Me Dominique Leduc et Sam Parslow par Me Joseph Arthur Calixte Éthier (qui est à ce moment député fédéral).

 

Henri-Thomas Taschereau, Dominique Leduc, J.A.C. Ethier
(La Patrie 16 décembre 1898 et La Presse 29 novembre 1897)

 

Premier procès de Cordélia Viau

Le procès de Cordélia Viau débute le 17 janvier 1898. L'avocat de la défense s'oppose en vain à ce que les aveux de l'accusée soient retenus en preuve, ces aveux ayant été obtenus par la ruse et l'intimidation. La couronne tente de faire témoigner Sam Parslow, mais il refuse de le faire.

Cordélia Viau, La Presse 25 novembre 1897
 

Parmi les preuves présentées, mentionnons un soulier de femme, trouvé dans les affaires de Cordélia Viau, dont l'empreinte correspond parfaitement à une empreinte formée dans une flaque de sang sur le plancher (cette partie du plancher a été découpée afin d'être présentée devant le tribunal). La chaussure ne portant aucune trace de sang, on suppose qu'elle aurait été nettoyée après coup. (Mais on découvrira plus tard que l'empreinte peut très bien avoir été faite par un coin de tapis!)

Le témoin Évariste Champagne,  inspecteur de la compagnie d'assurance Standard Life raconte que Cordélia Viau avait beaucoup insisté pour qu'Isidore Poirier adhère à une assurance vie de $2000. Poirier était réticent, considérant qu'il n'avait pas les moyens de payer une telle assurance. De plus, le 17 janvier 1897, Cordélia Viau avait rédigé une lettre à Champagne pour lui demander explicitement si l'assurance demeurait valable en cas de mort violente: "par exemple, s'il vient à être empoisonné, s'il se fait tuer de n'importe quelle manière, s'il se fait tuer par des chars. Mon mari veut savoir si son assurance sera payée quelque soit la mort dont il meurt."

Une fois emprisonnée, Cordélia Viau aurait tenté de communiquer avec Parslow, dans sa cellule, lui demandant de dire qu'elle était absente au moment du crime.

La thèse de la poursuite est que Cordélia Viau a convaincu Sam Parslow d'assassiner Isidore Poirier dans le but d'encaisser les $2000 de l'assurance vie.

Le crime aurait eu lieu entre 15h30 et 16h30 le dimanche 21 novembre, juste après que Cordélia Viau et Sam Parslow soient revenus des vêpres. Les voisins Bouvrette ont vu Cordélia Viau quitter la résidence pour aller chez son père vers 16h30, et Parslow est allé chez ses frères George et Édouard.

"Tableau symbolique des pensées qui ont assailli Cordélia Viau
dans son cachot pendant la longue nuit qui a suivi le verdict d'hier."
(La Presse, 3 février 1898)

Le 2 février 1898, Cordélia Viau est trouvée coupable du meurtre de son mari. Ses avocats font immédiatement appel, puisqu'ils continuent de contester la recevabilité des aveux faits devant McCaskill.  On décide d'attendre la décision de la Cours Suprême avant de débuter le procès de Sam Parslow.

Deuxième procès de Cordélia Viau 

Même si la Cours Suprême considère que les aveux étaient recevables en preuve, elle juge que certaines irrégularités justifient la tenue d'un nouveau procès. Le deuxième procès Cordélia Viau débute le 5 décembre 1898, toujours à Ste-Scholastique, devant le même juge Henri-Thomas Taschereau. Puisque les témoins sont les mêmes qu'au premier procès, un greffier lit chaque témoignage fait lors du premier procès, et le témoin confirme ensuite qu'il maintient son témoignage initial.

Cordélia Viau, La Presse 16 décembre 1898
 

Tout annonçait un procès sans surprise, jusqu'au 13 décembre quand le shérif Lapointe est appelé à la barre par la poursuite. Un journal anglophone prétend que Cordélia Viau lui a fait des aveux dans la prison: est-ce bien le cas?

 

La Patrie, 13 décembre 1898
 

Le shérif Lapointe est embarrassé: l'accusée lui a effectivement fait des aveux, mais à la stricte condition qu'il garde le secret! Devant le tribunal, toutefois, il a l'obligation de révéler la vérité.

Le Shérif Lapointe (La Patrie, 16 décembre 1898)
 

Dans cette conversation confidentielle, Cordélia Viau a confirmé le témoignage de Parslow à l'effet qu'elle était présente sur les lieux au moment du meurtre.

"Parslow a donné le premier coup à Poirier qui s'est levé tout droit debout et là ils se sont pris ensemble et ont tombé sur le plancher. C'est là que Parslow a fait la blessure que mon mari avait au bras. Nous l'avons laissé par terre et nous avons cru qu'il était fini, mais tout à coup Poirier s'est levé debout seul et a tombé à la renverse sur le lit dans l'état où il a été trouvé le lundi matin. Nous ne l'avons dérangé en rien, puis il est mort. Parslow avait du sang à sa chemise et il est monté en haut, a pris une chemise de mon mari et fait bruler la sienne dans le poêle."  (La Patrie, 13 décembre 1898) 

Le 16 décembre 1898, à l'issue de son deuxième procès, Cordélia Viau est déclarée coupable, et condamnée à être pendue.

 

La Patrie, 16 décembre 1898

 

Procès de Sam Parslow

Le procès de Sam Parslow peut finalement débuter, toujours à Ste-Scholastique, devant le même juge Tashereau. Suite à la condamnation de sa présumée complice, son seul espoir est de convaincre le jury qu'il a été à toute fin pratique "hypnotisé" par Cordélia. Un journaliste fait remarquer que tous les témoins appelés par la défense insistent sur le caractère doux et "sans énergie" de Parslow. 

 

Sam Parslow (La Patrie, 16 décembre 1898)
 

La plupart des témoignages sont les mêmes que ceux qui ont été entendus deux fois plutôt qu'une lors des procès de Cordélia Viau.

Le 29 décembre 1898, Sam Parslow est déclaré coupable du meurtre d'Isidore Poirier, et est condamné à être pendu le même jour que Cordélia Viau.

 

La Patrie, 29 décembre 1898

 

La pendaison

Jusqu'au dernier instants, les avocats de la défenses espèreront que la peine de mort soit commutée en une peine d'emprisonnement. Après tout, Cordélia Viau ne serait que la troisième femme à être exécutée depuis 1867. De plus, les membres du jury ont signé une déclaration à l'effet que, si le juge les avait autorisés à le faire, ils auraient recommandé Parslow à la clémence de la cours.

La sentence est toutefois maintenue. Le 10 mars 1899, des milliers de personnes envahissent Sainte-Scholastique dans l'espoir d'assister à la pendaison, même si l'accès à la cours de la prison est réservée aux détenteurs de billets. Des fêtards chantent des chansons de mauvais goût en s'accompagnant sur l'harmonium de Cordélia Viau, qui a été vendu à un bar de Sainte-Scholastique.

 

La Patrie, 10 mars 1899
 

Une double potence a été construite, un rideau noir a été installé entre les deux condamnés pour qu'ils ne puissent pas se voir. Ils sont pendus simultanément, quelques minutes après 8 heures.

("Histoire d'un crime horrible". par G. A. Benoît)
 

Après la pendaison, des journalistes de La Presse et de la Patrie demandent à Dominique Leduc, l'avocat de la défense,  si Cordélia Viau lui a fait des aveux dans les derniers jours. Il répond qu'elle a maintenu la même version que le premier jour où il est entré à son service: elle était bel et bien présente le jour du meurtre, mais n'a pas touché au couteau.

Une autre version de l'histoire

En 1976, dans son livre "La lampe dans la fenêtre", la journaliste Pauline Cadieux a tenté de démontrer que Cordélia Viau et Sam Parslow ont été victimes d'une erreur judiciaire. Selon elle, Isidore Poirier aurait plutôt été assassiné par un membre d'une famille bien en vue, qui aurait ensuite été protégé par des amis hauts placés. C'est ce livre qui a servi de base au film "Cordélia" de Jean Beaudin, en 1980. 

Pauline Cadieux a aussi publié en 1990 une version améliorée de son enquête, qu'elle a intitulée "Justice pour une femme" (Éditions Livre Expression).


Mme Cadieux énumère une grande quantité d'irrégularités qui ont été commises envers Cordélia Viau lors de l'enquête et des procès. Il ne fait aucun doute que sa réputation de femme volage a fortement contribué à ancrer dans la population (incluant les membres du jury) qu'elle était très probablement impliquée dans le meurtre de son époux. À partir du moment où on pensait avoir trouvé les coupables, on n'a pas fait beaucoup d'efforts pour tenter de trouver d'autres explications possibles.

Parmi les arguments avancés par Pauline Cadieux, mentionnons ceux-ci:

  • Il semble peu probable qu'après avoir sauvagement égorgé Isidore Poirier (qui a visiblement résisté, si on en juge l'état de la scène de crime), les deux accusés aient eu le temps de faire disparaitre toute trace de sang sur eux, puis de se rendre dans leur parenté sans éveiller le moindre soupçon. Dans l'hypothèse où Cordélia était présente au moment du crime, ils auraient disposé de moins d'une heure pour tuer Poirier et faire disparaitre les vêtements ensanglantés.
  • Le jour du crime, un citoyen a aperçu "un ivrogne se dégriser à la rivière". Pauline Cadieux semble convaincue qu'il s'agissait du meurtrier, qui tentait de se nettoyer du sang de Poirier.
  • En soirée, une certaine madame Kugh a vu un homme à la fenêtre d'une maison inhabitée située à proximité de la maison d'Isidore Poirier. Un journaliste de la Presse est entré dans cette maison et n'y a rien trouvé de louche. Pauline Cadieux pense qu'il s'agissait de l'assassin, qui s'était réfugié à cet endroit pour se sécher après s'être lavé à la rivière.
  • Dans les jours suivants, un citoyen portait au visage des blessures suggérant qu'il s'était battu.
  • On a trouvé dans une poche du cadavre une montre qui s'était arrêtée à 18 h, et on peut supposer qu'elle s'est arrêtée à cause des coups subis lors de l'assassinat. À ce moment, Viau et Parslow étaient en compagnie de membres de leur famille, loin du lieu du crime. Ils ne peuvent pas avoir commis le crime à ce moment.
  • À une heure du matin, le cocher Legaut dit avoir vu de la lumière chez les Poirier. Si c'est vrai, ça indiquerait que Poirier avait allumé la lumière avant d'être assassiné, ce qu'il n'aurait certainement pas fait vers 16h, alors qu'il faisait encore clair.

Considérant toutes ces informations, Pauline Cadieux en déduit qu'un homme qui connaissait Cordélia Viau s'est présenté chez Poirier vers 18 heures. Lui et Poirier se seraient querellés, et il aurait poignardé Poirier sans préméditation. Le meurtrier se serait enfui, se serait lavé dans la rivière pour se débarrasser du sang qui le recouvrait, puis se serait temporairement réfugié dans la maison inhabitée.

Sauf que...

  • Il est possible de se laver à une rivière sans avoir tué quelqu'un, tout comme il est possible d'entrer dans une maison inhabitée sans avoir tué quelqu'un.
  • Pourquoi cette dispute impromptue a-t-elle eu lieu dans la chambre à coucher, en utilisant un couteau de boucherie habituellement rangé dans la cuisine? 
  • Quand on a découvert le cadavre de Poirier, la porte était verrouillée et l'unique clé de la maison a été trouvée dans les affaires de Sam Parslow. Comment le meurtrier mystère a-t-il pu sortir de la maison et verrouiller derrière lui, sans la clé?
  • Le témoignage du cocher Legault, à l'effet qu'il y avait de la lumière chez Poirier à une heure du matin n'est pas seulement contredite par Joseph Fortier (qui se trouvait à l'intérieur de la voiture au même moment): les voisins Bouvrette et John Hall ont remarqué qu'il n'y avait pas de lumière chez Poirier pendant la soirée.

Et, par-dessus tout, il y a la question des aveux. Oui, ils ont peut-être été obtenus de façon discutable, mais pourquoi Sam Parslow aurait-il admis avoir tué Poirier s'il ne l'a pas fait? Pourquoi Cordélia Viau aurait-elle admis à McCaskill avoir connu à l'avance les intentions de Parslow, puis répéter la même chose au journaliste Émile Bélanger, pour ensuite déclarer au shérif Lapointe qu'en fait, elle était présente au moment du crime? Même après sa pendaison, son avocat a déclaré qu'elle lui avait confirmé qu'elle était présente au moment du meurtre, et qu'elle avait dit à Parslow qu'il devait terminer ce qu'il avait commencé.

Dans la version de Mme Cadieux, les aveux de Cordélia Viau avaient été écrits à l'avance par le détective McCaskill. Cordélia aurait simplement lu à voix haute le texte qui lui avait été tendu par le détective, sans se douter que ses paroles allaient être considérées comme des aveux. Dans le film Cordélia, il s'agit d'une scène très dramatique qui nous fait immédiatement crier à l'injustice.

Mais c'est là que je décroche complètement. Rien de ce que j'ai lu dans les compte-rendus de l'époque ne permet de penser que l'interrogatoire s'est déroulé de cette façon. Si ça avait été le cas,  les avocats de la défense l'auraient crié sur les toits. Pourtant, lorsqu'ils ont énergiquement contesté la légalité des aveux, ils ont seulement évoqué la possibilité que McCaskill ait fait des menaces ou des promesses à Cordélia, ou qu'il ne l'ait pas avisée que ce qu'elle allait dire pouvait être retenue contre elle.

Comme dans bien des thèses complotistes, l'hypothèse de Pauline Cadieux suppose qu'un grand nombre de gens ont agi de façon malveillante afin que Cordélia Viau et Sam Parslow soient condamnés à la place du véritable coupable. Je trouve dommage que le film Cordélia ait propagé dans la population une version qui ne correspond probablement pas à la réalité historique (le film peut être visionné gratuitement sur le site de l'ONF). 

 

Yves Pelletier 

 

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