Des alligators dans la rivière des Outaouais (1929)

Ouvert depuis 1925 sur le site de l'actuel Parc Moussette à Hull, au bord de la Rivière des Outaouais,  le Parc Luna était un parc d'attraction où on proposait différents manèges: montagnes russes en bois, caroussel, véhicules électriques,  patinage à roulettes, etc.

Plan du Parc Luna (1928)


Publicité du Parc Luna, Le Droit, 12 juin 1930

Les promoteurs du Parc Luna y ajoutèrent ensuite un petit jardin zoologique. C'est pour cette raison que le 12 juillet 1929, le Parc reçoit une cargaison de 26 alligators des marais de la Floride. Mais pendant que l'employé Joseph Charlebois les déplace à tour de rôle vers l'aquarium qui a été préparé à leur intention, deux alligators parviennent à s'échapper. Malgré les tentatives de Charlebois de les capturer à nouveau, les deux alligators, qui mesurent environ 5 pieds de longueur, disparaissent dans les eaux de la Rivière des Outaouais.

Le Droit, 13 juillet 1929

L'un des deux alligators est capturé le lendemain par P. Convoy, le gérant du Parc Luna, avec l'aide de deux autres employés. Pendant la capture, Monsieur Convoy est légèrement blessé au bras par un violent coup de queue.

Le Droit, 15 juillet 1929

Le deuxième alligator, toutefois, ne sera jamais retrouvé! On offre une récompense de $25 à quiconque rapportera l'alligator vivant, et de $10 si l'alligator est mort (mais le chasseur pourra alors conserver la peau, qui a une bonne valeur marchande).


Le Droit, 16 juillet 1929

Deux semaines après son évasion, l'alligator est aperçu à Eardley, par un cultivateur qui faisait boire ses chevaux dans la rivière.


La Presse, 25 juillet 1929

L'alligator est aperçu à nouveau à Woodroff, le 26 août. Il est alors en liberté depuis un mois et demi. C'est la dernière fois qu'on mentionne son existence: il semble n'avoir jamais été retrouvé.

La Presse, 26 août 1929


Yves Pelletier (Facebook)

La précieuse sacoche de Maître Plamondon (1904)

À l'automne 1904, l'avocat sorélois J.D. Plamondon se rend à Ottawa pour y déposer des documents officiels relatifs à l'élection fédérale qui a eu lieu quelques jours plus tôt. Mais il s'arrête d'abord à Montréal, y passe quelques jours...puis disparaît mystérieusement.

La Presse, 12 décembre 1904

Le 12 décembre 1904, le journal La Presse rapporte qu'on a découvert sur la rue Amherst, à Montréal, une sacoche renfermant d'importants documents officiels relatifs à l'élection fédérale dans le comté de Richelieu: le relevé du scrutin, les comptes de l'élection, le rapport officiel de l'officier-rapporteur au greffier de la Couronne... Cette sacoche est vraisemblablement celle que transportait l'avocat J. Daniel Plamondon, de Sorel, dont on est sans nouvelles depuis plusieurs jours! Plamondon a-il été assassiné? A-t-il fui aux États-Unis après avoir dilapidé l'argent qu'il était chargé de transmettre au gouvernement? S'est-il suicidé après avoir constaté la perte des précieux documents?  On l'ignore!

La sacoche trouvée sur la rue Amherst (La Presse, 16 décembre 1904)

J. D. Plamondon, 45 ans, avait été nommé officier-rapporteur du comté de Richelieu pour les élections fédérales du 3 novembre 1904. À cette occasion, le député libéral Arthur Aimé Bruneau a été réélu après avoir obtenu plus de votes que Bruno Leclaire, son adversaire du parti conservateur.

J.D. Plamondon (La Presse, 16 juin 1905)

En décembre 1904 et en janvier 1905, le journal La Presse mène une enquête qui permet de reconstituer en partie le séjour de l'avocat Plamondon à Montréal.

Le 18 novembre, Plamondon quitte Sorel en train, en disant qu'il se rend à Ottawa afin de remettre en mains propres les documents de l'élection au Greffier de la Couronne en Chancellerie. Sa sacoche de cuir contient, entre autres choses,  le dépôt de chacun des deux candidats à l'élection du 3 novembre (un total de $400). Un certain Frank Côté, qui se trouve à bord du même train, dira plus tard que Plamondon "paraissait avoir des allures étranges".

Vers midi ce jour-là, Plamondon prend une chambre à l'hôtel Jacques-Cartier de Montréal. Charles N. Savage, le gérant de l'hôtel raconte au journaliste de La Presse que Plamondon était très bavard. Il lui a confié sa sacoche, son seul bagage, pour qu'elle soit placée dans le coffre-fort de l'hôtel. Il lui confie également son très chic chapeau haut de forme en soie.

Le 19 novembre, Plamondon se rend à la banque d'Hochelaga, sur la rue St-Jacques pour encaisser un chèque. Son identité a été établie par le seigneur Massue-Drolet de St-Aimé.  D'après le témoignage de M. Biron, surintendant des marchés de Montréal, Plamondon visite également la cour du Recorder, où il discute avec d'autres avocats.

Le matin du 21 novembre, Plamondon quitte l'hôtel Jacques-Cartier, après avoir récupéré sa sacoche et son chapeau de soie, déclarant qu'il se dirige vers Ottawa. Toutefois, en soirée, un témoin voit Plamondon, en état d'ébriété, au coin des rues Cadieux et La Gauchetière, en compagnie de deux jeunes hommes d'allure louche: "Ils étaient fort mal vêtus, et ils me paraissaient plutôt, à côté de ce monsieur en chapeau de soie, être de ces gens-là que des malheureux rencontrent assez souvent dans les buvettes borgnes, liant conversation avec eux, dans leur ivresse, pour se retrouver ensuite dévalisés."

Le 23 novembre, en fin d'après-midi, Plamondon retourne à l'hôtel Jacques-Cartier mais, cette fois, il est visiblement en état d'ébriété, à un point tel qu'il est incapable de signer le registre. Il était très "fripé", nous dit M. Savage, "ses vêtements et son chapeau témoignant d'une rude escapade". Il n'est plus en possession de sa sacoche.

Le 24 novembre, Plamondon quitte discrètement l'hôtel Jacques-Cartier, laissant son chapeau de soie en guise de paiement.

Quelques résidentes de la rue Amherst affirment avoir vu Plamondon, après le 25 novembre, à la recherche de sa sacoche. Il leur raconte avoir visité une maison de cette rue "pour s'amuser un brin", et y a oublié sa sacoche, mais il ne se souvient plus de l'adresse exacte!   "Je vous en supplie, dit-il, rendez-mois mes papiers; si vous le voulez, gardez la sacoche avec tout l'argent qu'elle contient, je saurai le remplacer, mais remettez-moi le reste..."

La Presse, 13 janvier 1905

Le matin du 11 décembre, deux résidents de la rue Amherst, Louis Picard et Olivier Ménard, trouvent la sacoche de Plamondon sur le bord de la rue, pas très loin du fleuve. Le 15 décembre, le député Camille Piché récupère la sacoche et expédie à Ottawa les documents qu'elle contient.

Le 16 juin 1905, un cadavre est trouvé dans le fleuve St-Laurent, entre les quais Jacques et Victoria, pas très loin de l'endroit où la sacoche avait été retrouvée quelques mois plus tôt. Le corps est en état de putréfaction avancée, mais sa taille et ses vêtements correspondent à la description de l'avocat de Sorel. De plus, on trouve dans sa poche quelques documents concernant les districts de votation du comté de Richelieu, et une lettre datée du 14 novembre, adressée à J. D. Plamondon.

Le 18 juin 1905, les restes de J. D. Plamondon sont inhumés au cimetière des Saints-Anges de Sorel.

Yves Pelletier (Facebook)

Les débuts de la Beatlemania au Québec (1964)

Le Petit Journal, 8 mars 1964

De nos jours, les Beatles sont unanimement reconnus comme un groupe qui a révolutionné la musique populaire du vingtième siècle. Cependant, les premiers commentaires à leur sujet dans les médias québécois s'attardaient davantage à leur coupe de cheveux qu'à leurs chansons.

Un des premiers journalistes québécois à mentionner les Beatles est le chroniqueur Raymond Guérin, du journal La Presse. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne les apprécie pas du tout ... au point de leur consacrer trois billets dans la même semaine, en février 1964!

La Presse, 4 février 1964

D'abord, le 4 février 1964: 

"Quand je dis "chanteurs", je suis évidemment poli. La sorte de sons qu'ils émettent n'a qu'une parenté très lointaine avec le chant proprement dit. Les "Beatles" font dans le rock, le twist, le "yé, yé", et autres, des manifestations nerveuses qui n'ont qu'un rapport fort lointain avec la musique. Mais je n'ai pas besoin d'insister là-dessus. Vous connaissez le genre.

Toutefois, ce qui distingue les "Beatles" des autres farfelus de la chanson, c'est leur coupe de cheveux. Il est possible que vous les ayez vus sur photos; si oui, vous aurez été étonnés des têtes qu'ils ont: Ils ont l'air de femmes!     (...)

Voici quatre jeunes gens, à peine sortis des couches de l'adolescence, qui se promènent avec une tignasse monstrueuse, les cheveux sur le front, les cheveux sur les oreilles, les cheveux tout partout, sauf aux endroits par où il faut voir et respirer.

Des têtes? Non, de vadrouilles ambulantes!    (...)

Moi, je vous le dis franchement, je vais demander au directeur Josaphat Brunet un permis de porter des ciseaux. Et si je rencontre un des "Beatles", ou quelqu'un qui leur ressemble, je fais des ravages.

(La Presse,  4 février 1964)  

Publicité des magasins Morgan, La Presse, 5 février 1964

Guérin revient à la charge 3 jours plus tard, suite à la parution d'une publicité des magasins Morgan, qui offrent désormais des disques des Beatles ainsi qu'une "perruque Beatles" (d'après le Petit Journal du 8 mars 1964, la totalité de 1200 perruques ont été vendues en 3 jours):

"Sombre journée que celle de mercredi, où j'aperçus, dans notre journal, une annonce proclamant l'invasion tant redoutée des Beatles à Montréal. Ah! Malheur de nous! Quand je vous disais qu'il fallait craindre le pire...

Les Beatles, ces quatre jeunes échevelés britanniques qui se disent chanteurs, ont fait irruption dans notre trop accueillante cité, non pas en personne - on respire! - mais par voie du disque et du cheveu postiche.

Eh oui! On annonce maintenant la vente de deux microsillons des oeuvres des Beatles. Et pour joindre la douleur de la vue à celle de l'oreille, on offre également aux clients la nouvelle perruque Beatle, "à frange et à accroche-coeur", mes trésors!

Je passe sous silence le phénomène de ceux qui achèteront en tout sérieux cette perruque. Cela relève plutôt de la chronique médicale - côté psychiatrie.    

(La Presse,  7 février 1964) 

Guérin mentionne les Beatles pour un troisième fois le 10 février 1964 pour déplorer, cette fois, les excès d'enthousiasme de leurs admiratrices:

"J'ai vu les Beatles en personne hier soir, à l'émission de TV d'Ed Sullivan. Ils ont l'air de bons petits garçons. On a envie de les moucher. Hideux, mais bien inoffensifs.

Ce sont les filles de l'auditoire qui font peur! "

(La Presse,  10 février 1964) 

Publicité des magasins Morgan, La Presse, 14 février 1964

La chronique de Raymond Guérin se voulant humoristique, on peut probablement lui pardonner certaines exagérations. Mais Claude Gingras, responsable de la rubrique "disques", n'est pas beaucoup plus subtil que son confrère:

"Si vous ne connaissez pas encore les Beatles, c'est que vous ne vivez pas sur notre planète! Car il est impossible de les avoir ratés: leurs chevelures en broussaille sont maintenant répandues dans le monde entier, sous forme de petites perruques bon marché, leurs têtes grimaçantes sont dans tous les journaux, leurs gesticulations sont sur tous les écrans de télévision, leurs hurlements sont sur touts les postes de radio. La "beatlemanie" a envahi le monde, et le comble, c'est que la reine-mère d'Angleterre les aime beaucoup, paraît-il.

Le grand avantage de ce disque, c'est qu'on ne les voit pas et qu'on peut les arrêter quand on veut."

(La Presse,  15 février 1964)


La population bien-pensante semble aussi de cet avis. Par exemple, Pierre Caron, un lecteur de la Presse, croise parfois, avec honte et répugnance, de jeunes québécois qui ressemblent aux Beatles: 

Or, voici ce qui est survenu l'autre dimanche, et croyez bien que je n’exagère pas. Mon épouse, qui est une personne plutôt placide était dans le vivoir devant l'appa­reil de TV afin de voir la présentation d’Ed Sullivan: j'étais dans une autre pièce à savourer un bon livre, quand tout à coup j’entendis un cri d'hor­reur lancé par mon épouse. J'accours pour constater qu'on montrait les "Beatles" sur l'é­cran. Je vous ferai grâce des mots et jurons que j'ai pronon­cés.   (...)

Pourquoi je suis demeuré devant mon appareil de TV après les nouvelles de l’heure du souper ce même mercredi, je l'ignore. À tout événement, on y présentait, au canal 2, une émission intitulée "Le pain du jour" et quelle ne fut pas ma consternation quand j'ai constaté que quatre jeunes hommes, parmi les interprètes masculins, étaient affublés d'une tête, ou plutôt de quatre têtes presque semblables à celles des "Beatles".

J'ai souvent vu de ces "bibittes", soit à la sortie des élèves de nos collèges classiques, de nos écoles supérieures ou au­tour de l’université et c'est avec honte, avec répugnance que je constate que ce sont toujours nos jeunes Canadiens français qui portent ce genre de che­velure.

(La Presse,  5 mars 1964) 

Le Soleil, 28 janvier 1964

En plus de leur influence néfaste sur les préférences capillaires des jeunes hommes, les observateurs s'inquiètent de l'hystérie collective qui s'empare de l'auditoire féminin à chaque apparition publique du quatuor. Le révérend père Jean-Louis Bouillé, alors directeur de la revue L'Actualité,  s'indigne de l'inaction du personnel enseignant:

D'un côté, quatre têtes-vadrouilles tablant sur la bêtise humaine avec la bénédiction des rois du show business, pour se faire des sous. De l'autre, un lot de jeunes adolescentes plongées en pleine hystérie, au bord de la névrose. C'était à pleurer. Elles criaient, s'agitaient, se tiraient les cheveux en proie à un véritable délire. Ce spectacle de démence, des millions d'adolescents y ont participé. Deux réflexions nous viennent à l'esprit à la suite de cet événement déprimant au possible.

Comment des adultes, car ce sont eux les responsables, largement payés pour faire honnêtement leur métier, peuvent-ils, de sang froid, accepter de plonger ainsi des âmes neuves en pleine névrose et risquer que ces déséquilibres se prolongent au détriment de toute une vie?   (...)

Notre deuxième réflexion porte sur le silence ou tout au moins l'absence de réprobation de nos média d'information et de nos éducateurs. (...)  Mais qu'on expose au déséquilibre nerveux et mental les jeunes intelligences en les invitant à participer à des spectacles d'hystérie collective ne semble pas émouvoir outre-mesure ces passionnés de l'éducation.

(Le Bien Public, 26 juin 1964)

Dans une lettre à la Presse, Mireille Barrière, éducatrice, conseille au père Brouillé de ne pas exagérer l'influence des Beatles sur les jeunes québécoises:

Les jeunes, dit le Père Brouil­lé, sont menacés de déséquili­bre mental devant cette hysté­rie collective. Je vis depuis six mois avec trente jeunes délu­rées, presque toutes ferventes admiratrices des "Beatles”: elles sont encore très saines d'es­prit et ne s'arrachent pas les cheveux.  (...)

Combien de nos mères ac­tuelles se sont pâmées devant les yeux nébuleux d'un Valen­tino et ont perdu conscience le jour de ses obsèques, et pourtant elles sont aujourd'hui parfaitement équilibrées. Chaque âge connaît ses engouements, alors, cessons de nous battre contre des moulins à vent.

(La Presse, 16 mars 1964)

Publicité pour le film "A hard day's night" dans un cinéma de Montréal

Le 15 mai 1964, les guichets du forum de Montréal sont assailli par des centaines de jeunes qui désirent mettre la main sur des billets pour un des deux spectacles des Beatles, prévus le 8 septembre (une première représentation en après-midi, à 16h00, et une deuxième en soirée, à 20h30). Prix du billet: $5,50.  400 personnes ont passé la nuit à la belle étoile, devant le forum,  pour obtenir les meilleurs places; le journaliste non-identifié de la La Presse précise que la plupart d'entre eux s'exprimaient en anglais.

La Presse, 15 mai 1964

Le 8 septembre 1964, c'est le grand jour!  Près de 12000 personnes sont entassées dans le forum pour écouter leurs idoles (ou plutôt, d'après la description des journalistes, crier à tue-tête pendant toute la durée du spectacle à un point tel qu'on n'entend pas vraiment la musique).

Montréal Matin, 9 septembre 1964

Auparavant, les Beatles avaient été accueillis à l'aéroport international de Dorval par environ 3000 admirateurs, malgré la pluie.

Quelques centaines de personnes les attendaient plutôt devant l'entrée du forum de Montréal. Elles ont été leurrées par des imposteurs qui sont arrivés à bord d'un taxi pour détourner leur attention, pendant que les véritables Beatles arrivaient en Limousine à une autre entrée du forum.

Les Beatles à leur arrivée à l'aéroport de Dorval
(Photo Journal, 9 septembre 1964)

Le spectacle dure deux heures: les 90 premières minutes sont assurées par des artistes pas très connus, alors que les Beatles eux-mêmes ne jouent que pendant 35 minutes, offrant à leur public un total de 11 chansons.

La journaliste de La Patrie décrit l'auditoire de la représentation de 16 h: moyenne d'âge: 13 ou 14 ans, majorité féminine à 80%. L'auditoire de la représentation de 20h30 était un peu plus âgé.

La foule a été bruyante, mais aucune spectatrice n'est parvenue à monter sur la scène; on a mentionné que la foule de Montréal avait été la plus disciplinée de la tournée.

Une partie de l'auditoire, pendant le concert des Beatles à Montréal
La Patrie, 10 septembre 1964

Quelques spectatrices pendant la prestation des Beatles à Montréal
(Le Petit Journal, 13 septembre 1964)


Une jeune spectatrice est transportée par des ambulanciers
(Le Petit Journal, 13 septembre 1964)

Il s'agit de l'unique visite des Beatles à Montréal. En 1969, toutefois, le célèbre "bed-in" de John Lennon et Yoko Ono eut lieu à l'hôtel Reine Élisabeth de Montréal.

D'autre part, la mode favorisa des cheveux beaucoup plus longs dans les années suivantes...

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