Par la barbe de George VI ! (1937)

Février 1937: parmi toutes les incertitudes auxquelles doit faire face la population, nous retrouvons celle-ci: le roi George VI, qui sera couronné dans quelques semaines, se laissera-t-il pousser la barbe, de façon à accentuer sa ressemblance avec son père, le roi George V?

La Patrie, 1er février 1937

Nous connaissons maintenant la réponse à cette question: jusqu'à son décès, le 6 février 1952, le roi George VI demeura imberbe.  

La question peut sembler bien superficielle, mais il faut préciser que le nouveau roi tentait d'extirper l'empire britannique de la crise constitutionnelle qui avait été provoquée par l'abdication de son frère aîné, le roi Edouard VIII, le 11 décembre 1936. Après moins d'un an de règne, Édouard VIII avait renoncé à son trône afin d'épouser sa maîtresse, Wallis Simpson, une américaine qui s'apprêtait à divorcer pour la seconde fois. 

C'est d'ailleurs pour cette raison que George VI choisit de porter le prénom "George" alors qu'on le connaissait sous le nom d' "Albert" depuis sa naissance: il désirait faire preuve d'un maximum de continuité avec son père et respecter les traditions avec lesquelles son frère avait pris certaines libertés.

Le Soleil, 10 décembre 1936

Pendant son court règne Edouard VIII avait accordé la permission à sa garde personnelle l'autorisation de ne plus porter la barbe.

Le Devoir, 30 juin 1936

Le journal "La Presse" du 24 mars 1939 dresse un portrait du barbier Paul-E Tassé, d'Ottawa, qui a été nommé barbier officiel du roi George VI pendant toute la durée du voyage du couple royal en Amérique du Nord:

M. Tassé se réjouit à l'idée d'entrer, par ses fonctions, dans l'intimité du roi. Il n'a jamais vu Sa Majesté et n'est jamais allé dans l'Est du Canada. "J'ai bien hâte", a-t-il admis avec un joyeux sourire. Il ne sait pas encore si le roi a l'habitude de se faire la barbe lui-même, mais il croit que George VI n'est pas familier avec la technique qu'il faut posséder pour bien faire cette opération à bord d'un train en mouvement.

"J'espère qu'il se fera raser par moi tous les jours, en plus de se faire couper les cheveux", dit-il.

La Presse, 24 mars 1939

Yves Pelletier (Facebook)

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